jeudi 25 avril 2024

Après Notre-Dame, le Moulin Rouge : tout f* le camp ! – Chronique du 26 avril

Bonjour-bonjour

 

Bientôt la fin des temps ? Y aurait-il des signes qui nous l’annoncent ?

On pourrait le croire lorsque, après avoir entendu les prophètes de l’économie et ceux qui analysent les mouvement sociaux nous annoncer des catastrophes irréparables, on apprend aujourd’hui que les ailes du Moulin Rouge, le célèbre cabaret, sont tombées au sol

 


Alors que la cathédrale Notre-Dame en cours de restauration, montre encore les stigmates de l’incendie qui a failli la détruire, c’est à présent ce célèbre établissement montmartrois adulé des touristes en manque de sensations affriolantes qui a menacé de disparaitre la nuit dernière.

- Si je me permets de faire cette comparaison, c’est que ces deux accidents se ressemblent étrangement : ils sont tous les deux inexpliqués. Malgré des enquêtes très poussées, l’incendie de Notre-Dame reste sans origine connue ; quand à l’envol des ailes du Moulin-Rouge, le contrôle technique de routine effectué le mois dernier n’avait rien signalé d’inquiétant.

Devant cette énigme, le complotisme est une attitude bien tentante : n’y aurait-il pas là une preuve que des forces occultes nous gouvernent et nous envoient des signes pour nous avertir que nous dévions du droit chemin ? 

Des signes… Oui, mais que nous disent-ils ? Que notre civilisation va à sa perte en acceptant des migrants pollueurs de civilisation et des avorteuses qui bafouent la règle sacrée du respect de la vie offerte par Notre-Seigneur ?

A moins qu’il ne faille voir là un signe envoyé par la planète pour nous faire savoir qu’elle ne nous supporte plus ?

Il n’est pas sûr qu’il suffise de bien voter pour calmer ce courroux de ces forces supérieures.

…. Quelques sacrifices humains ne seraient-ils pas opportuns ?

mercredi 24 avril 2024

Des stages pour éviter la voyouterie – Chronique du 25 avril

Bonjour-bonjour 

 

Comment arrêter les mineurs sur la voie de la délinquance et les remettre dans le droit chemin ? On sait que la méthode du gouvernement est plutôt répressive, mais voilà que son action s’engage à présent dans la voie de la prévention.

« M. Attal propose de réserver les « 50 000 places d’internat disponibles » à des « jeunes sur la mauvaise pente », pour les « couper de leurs fréquentations » et les empêcher de « plonger dans la délinquance ». Le stage prévoit des cours d’histoire de France, l’apprentissage de La Marseillaise, le nettoyage de tombes de morts pour la patrie, mais aussi du sport et du théâtre, de la sensibilisation aux méfaits des drogues, de l’addiction aux écrans, de la désinformation ou encore du harcèlement. » peut-on lire dans cet article.

 

Relisons calmement : 

* Les jeunes en passe de devenir des voyous en seront empêchés s’ils apprennent l’histoire de France : je suppose que savoir d’où vient leur pays facilitera leur inscription dans sa trajectoire.

*  Pour cela ils devront aller nettoyer les tombes des morts pour la Patrie. Je ne sais pas qui a inventé cette humiliation, mais il avait sûrement lu Pascal – lequel demande aux athées de se mettre à genoux et de prier pour trouver la foi.

* Plus positivement apprendre la Marseillaise – sans doute pour avoir envie d’égorger les ennemis de la Patrie ; et puis faire du sport pour gagner l’esprit d’équipe, le sens de l’effort et du dépassement de soi-même ; et du théâtre – là je suis incapable de vous dire en quoi ça peut changer leur destinée (sauf à croire que ça a été imaginé pour faire plaisir à madame Macron)

* Ils devront aussi se soumettre à des stages de sensibilisation aux méfaits de la drogue, des écrans, du harcèlement etc. La méthode est déjà appliquée aux automobilistes en passe de perdre leur permis. 

 

Bref, on fait de la pédagogie parce qu’on croit sans doute que ces jeunes pré-délinquants sont simplement des ignorants et que le bien commun les indiffère seulement parce qu’ils ne l’ont pas rencontré. Encore une croyance du pouvoir qui ne peut imaginer qu’on résiste à ses décisions autrement que par ignorance de ses bienfaits.

A quand des internats pour contribuables récalcitrants ?

mardi 23 avril 2024

À Reims, un projet peut en cacher un autre – Chronique du 24 avril

Bonjour-bonjour

 

Permettez-moi de donner pour une fois des nouvelles de ma bonne ville de Reims, laquelle est en émoi : la municipalité a décidé de détruire le pont le plus important de la ville qui enjambe l’autoroute et le canal qui la traversent pour le remplacer par une passerelle et des espaces verts – et ça commence dans un mois.



Selon la Municipalité, « ce projet vise à connecter la ville à l’eau et à la nature tout en développant les activités de loisirs autour de la halte nautique. » (Lire ici)

Bien entendu les opposants n’en démordent pas : ce pont a pour objet de permettre la circulation entre les deux parties de la ville et non de faire joli dans le décor.

Posé comme cela, on voit que ce sont deux philosophies de la ville qui s’opposent : l’une, qui est hédoniste, délaisse les besoins pauvrement utilitaires ; l’autre estime que ces besoins passent avant le souci de rendre la ville plus belle à regarder et plus agréable à vivre 

Le travail s’oppose ainsi aux loisirs, ce n’est pas nouveau. Toutefois il y a un aspect qui reste dans l’ombre, constituant presque un soupçon : et si le projet du Maire était aussi - voire même surtout - de réduire significativement la circulation automobile dans le centre-ville auquel ce pont donne accès ? Après tout un tel projet peut fort bien être soutenu par deux orientations : l’une qui repousse et l’autre qui attire. Repousser les véhicules polluants : attirer les adeptes des centre-ville beaux et ludiques.

Oui, mais voilà : un projet peut surtout servir à en cacher un autre - il n’est pas utile de demander le quel cache et le quel est caché.

lundi 22 avril 2024

Not in my backyard – Chronique du 23 avril

Bonjour-bonjour

 

En France toute réforme un peu contraignante est acceptée… à condition de n’affecter que le voisin. Les anglais ont une formule pour cela : « Not in my backyard », c’est à dire « Pas dans mon jardin ». 

Voilà qui est clair. Appliquons : le déficit des comptes public ne déroge pas à ce principe. Qui doit payer ? Les chômeurs ? Les grosses fortunes ? Les retraités ?

Oui, les retraités qui, par le biais de l’indexation sur l’inflation ont vu leur niveau de vie protégé l’an dernier alors que les actifs, eux, le voyaient chuter. De plus le niveau des économies réalisables sur leur dos boucherait facilement le trou financier. « L'indexation de 5,3 % des pensions, ce sont les 15 milliards d'euros qui manquent dans le budget 2023 », estime François Ecalle, ancien conseiller à la Cour des comptes. (A lire ici)

L’idée a germé et s’est répandue au sein de l’exécutif : Thomas Cazenave, le ministre délégué chargé des Comptes publics, a suggéré, pour limiter les dépenses, de sous-indexer les retraites dans le futur budget 2025. Colère du chef de l’État : « Arrêtez de sortir des mesures qui n'ont même pas été évoquées, sauf si vous voulez à coup sûr perdre les élections ! ». (Art. référencé)

 

La question est triple : quelle mesure choisir : celle qui serait juste ; celle serait efficace ? Et enfin, la quelle assurerait un bon rendement électoral ?

La réponse est : ça dépend. Vérifions selon les trois critères que nous venons de dégager à propos des retraités :

1° L’efficacité : Plumer les retraités serait certes efficace mais ruineux politiquement. Colbert le disait « L'art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris. »

2° La justice : Il ne suffit pas qu’une mesure soit efficace, encore faut-il qu’elle ne contredise pas nos valeurs fondamentales. Supposé que l’assassinat de certains citoyens soit la condition du redressement des comptes publics, ces crimes ne pourraient être commis sans faire basculer le pays dans la barbarie.

3° La popularité : on voit bien en quoi consistent le soucis des hommes et des femmes qui nous gouvernent : qu’importe l’efficacité ou la justice des mesures envisagées ; en termes d’importance, la seule efficacité significative est électorale : permettre de rester au pouvoir. Machiavel n’a jamais dit autre chose.

 

Maintenant supposez qu’on dise : surtaxons les travailleurs immigrés, et nous boucherons le trou des comptes publics. Là tout le monde applaudirait, car personne n’a de migrant dans sa « backyard »

dimanche 21 avril 2024

Sicut umbra, dies nostri – Chronique du 22 avril

Bonjour-bonjour

 

Je tombe ce matin sur cet article qui évoque un tableau peu connu de Claude Monet intitulé « La pie » et qui est exposé au musée d’art Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand du 8 mars au 30 juin 2024 dans le cadre de l’exposition Neige, en partenariat avec Orsay.

 

 

Claude Monet, tableau peint à Étretat en 1868-1869

 

L’auteur de l’article met l’accent sur la manière dont ce tableau a été reçu à l’époque, surprenant le public par sa tonalité claire loin des paysages bitumineux alors très courants. Et puis la leçon que donne Claude Monet : non, la neige n’est pas blanche, elle reflète toutes les couleurs de la palette du peintre.

Mais surtout, fidèle en cela à l’idéal impressionniste, Monet donne à voir ce que l’instant a de plus furtif : un oiseau perché sur une barrière et prêt à chaque seconde à s’envoler. Le peintre saisit l’instantané de la vie, sans doute parce que là est l’essentiel.

 

-  C’est ici que le philosophe réagit : l’art a la responsabilité de nous donner une vision solidaire de la réalité de la vie en forgeant à travers ses œuvres des images qui en témoignent. Ainsi de ce tableau où le détail devient l’essentiel : tout ici est changeant, aussi bien l’oiseau sur la barrière que la neige qui va fondre. Mais n’est-ce pas aussi ce que nous donnent à voir nos sensations, toujours changeantes, selon l’heure, la lumière, mais aussi selon notre état d’esprit ?

La sagesse antique tirait de cette instabilité une leçon d’humilité : « Sicut umbra, dies nostri » (Nos jours sont comme l'ombre) disent sentencieusement les cadran solaires. Avec l’impressionisme c’est précisément cette variabilité qui donne de la valeur à l’existence.

Telle est du moins la leçon de La Pie

samedi 20 avril 2024

Ricardo, Marx, Michelin : une même théorie du salaire – Chronique du 21 avril

Bonjour-bonjour

 

Le groupe de pneumatiques Michelin a annoncé mercredi à Clermont-Ferrand la mise en place d’un salaire "décent" et d’un "socle de protection sociale universel" pour ses 132 000 salariés dans le monde.

Salaire décent… Le salaire minimum – alias SMIC – ne serait donc pas « décent » ?

Lisons (ici) la définition : « Le salaire décent ("living wage" en anglais) doit permettre de couvrir les besoins fondamentaux d'un individu – comme le logement, les repas, la santé et l'éducation - et des personnes dont il ou elle a la charge. » 

 

Vous voyez la différence ? Non ? Réfléchissez : alors que le SMIC est un montant minimum, certes, mais identique d’un bout à l’autre de la France, voici que le salaire décent garantit la satisfaction de certains besoins fondamentaux quel que soit le lieu considéré. On sait par exemple que se loger et se déplacer en Ile-de-France coûte plus cher que partout ailleurs : les smicards francilien ne peuvent couvrir leurs besoins avec leur salaire alors que c'est possible ailleurs.  Le salaire décent de Michelin est ainsi évalué jusqu’à trois fois le SMIC.

Est-ce donc si nouveau que cela ? 

En fait on retrouve la théorie du salaire « naturel » de Marx, lequel la tenait de Ricardo si je ne m’abuse. Il s’agissait de définir la valeur du travail fourni par l’ouvrier, qui se mesure à l’argent nécessaire pour se procurer l’équivalent de ce qui a été consommé durant le travail, à savoir : de quoi se nourrir, se loger et élever les enfants qui, devenus adultes, viendront remplacer leurs pères dans la fabrique. Ce salaire n’est pas soumis aux fluctuations du marché, mais il se mesure aux besoins fondamentaux. (Sur tous ces points on se reportera à Marx dans son ouvrage intitulé Salaire, prix et profiten ligne ici).


On dira qu'il est impossible de mesurer ces besoins fondamentaux parce qu'ils changent avec les époques. 

 

Les besoins fondamentaux fin 19ème siècle

 

Comme on le voit, dès le 19ème siècle il a fallu intégrer un temps de loisir au salaire naturel : il doit permettre de vivre et pas seulement survivre. Le salaire décent de Michelin doit intégrer le cinoche du mois (ou de la semaine ?)


- Alors, nous n’aurions donc rien inventé depuis1865, date de la publication du livre de Marx ?

Si fait : nous avons inventé le juste partage des profits entre les actionnaires et les ouvriers ; et pour cela nous avons aussi inventé la participation des employés à la gouvernance de l’entreprise. Mais c’est là que ça coince un peu…

vendredi 19 avril 2024

Et le sexe dans tout ça ? – Chronique du 20 avri

Bonjour-bonjour

 

Devant la multiplication des épisodes de violence, que ce soit du fait de guerres ou dans les relations sociales gangrénées par le fanatisme, beaucoup s’interrogent : d’où vient cette prédilection de l’humanité pour son autodestruction ? Et comment se fait-il que malgré cela l’humanité persiste et prolifère, atteignant un chiffre astronomique qui risque de menacer la survie de l’espèce par l’impossibilité de nourrir tous ces gens ?


C’est Malthus qui le premier a posé le problème en 1798 dans son ouvrage fondateur « Essai sur le principe de population ». Il y démontrait que l’équilibre entre une population et les ressources du milieu s’établissait à un niveau très bas, de sorte que les peuples parvenus à ce point ne pouvaient qu’à peine subvenir à leurs besoins. Il préconisait donc de contrôler les naissances afin maintenir le chiffre de la démographie en deçà de cette situation de survie misérable.

En sorte que d’un côté l’espèce humaine a tendance à proliférer, mais de l’autre il lui faut aussi un penchant à l'auto-destruction afin de purger l’excédent de population.


--> D’un côté les femmes qui font des enfants, de l’autre les hommes qui les détruisent.

Ce que les artistes ont exprimé sans détour : 

 

 

A gauche l’Origine du monde (Courbet) – A droite l’origine de la guerre (ORLAN)

 

Certes nous devrons affiner l’analyse : la sexe masculin a deux fonctions bien distinctes : d’une part procréer, et d’autre part susciter la violence par les hormones qu’il secrète.

Mais c’est l’occasion de comprendre que, si la nature nous a dotés comme toutes les espèces de la faculté de nous perpétuer, elle nous a aussi donné les hormones de la violence et de l’autodestruction. 

Vous détestez la guerre ? Alors, castrez les messieurs ; mais alors dites adieu à l’espèce humaine.